Dans ma pratique du volume, de l’installation, je veux donner forme à ce que j’appelle une intrigue spatiale. Les sculptures que je présente sont alors les protagonistes d’un théâtre muet, d’un ballet immobile ; elles habitent un lieu où se passe un drame, se raconte une histoire d’avant le langage.
Il s’y dégage une certaine inquiétante étrangeté. Il y a quelque chose d’une nuit profonde et qui se rapporte, si on peut dire, au mystère, insoluble, de l’être humain.
Je cherche la poésie, les accidents dans les techniques, et les savoir faire que j’expérimente. Chaque sculpture est pour moi la possibilité de rentrer en communication avec une extranéité, qui prend, petit à petit, forme ; elle est irréductible à toute formule ou concept simple ; elle est une tentative personnelle de se connecter au monde.